Accusations devant des tribunaux communs et le tribunal de la société civile à Bruxelles 2022
Manifeste de FRONT-LEX
Nous dénonçons et condamnons la politique de dissuasion et de fermeture de l'Europe.
La politique migratoire européenne repose sur la dissuasion et la fermeture, quel qu'en soit le prix à payer. Les individus sont forcés, pour fuir des conditions dangereuses pour leur vie, d'emprunter des routes tout aussi risquées, que ce soit à travers le Sahara, la Méditerranée ou les Balkans. Des dizaines de milliers de personnes ont déjà succombé à la noyade et à d'autres périls lors de ces traversées. Au lieu de favoriser une migration sécurisée et légale, d'accorder une protection aux personnes exilées et de lutter contre les causes des phénomènes d'émigration, l'UE et ses États membres traitent la migration comme une menace à abattre. Ce faisant, ils violent ouvertement la quasi-totalité des accords internationaux et européens relatifs aux droits de l'homme, à la protection des réfugiés et aux obligations en matière de sauvetage en mer. Depuis 10 ans, d'innombrables crimes contre l'humanité sont ainsi commis aux frontières extérieures de l'Europe.
Les nombreuses protestations émises par des organisations et des personnalités humanitaires sont restées sans suite. Au contraire, les politiques de contrôle des frontières et de dissuasion sont constamment perfectionnées, intensifiées et amplifiées. Les conditions de vie dans les camps destinés aux personnes exilées ont atteint un niveau d'inhumanité et d'ignominie sans précédent. Dans le même temps, les secouristes et les organisations de sauvetage sont systématiquement critiqué-e-s, harcelé-e-s, et criminalisé-e-s via toutes sortes de procédures et par tous les moyens imaginables.
Ces politiques infâmes et les crimes qui y sont associés ont pris des proportions historiques. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale et la fondation de l'Europe, les institutions, gouvernements et fonctionnaires de l'UE commettent des crimes contre l'humanité de manière aussi systématique, et ce, en toute impunité. Nous faisons résistance et ne resterons plus les bras croisés face à ces pratiques scandaleuses. Nous traduirons les responsables politiques et les fonctionnaires devant les tribunaux de droit commun et devant un tribunal civil, spécialement convoqué à Bruxelles en 2022 : le Tribunal Front-Lex.
Afin de rétablir les lois en vigueur, le service juridique de Front-Lex a initié une série d'actions en justice. Nous refusons de nous accommoder d'une injustice flagrante et de crimes perpétuels contre l'humanité. La politique européenne en matière de personnes exilées foule aux pieds les valeurs fondamentales d'humanité et de civisme. Une telle Europe n'est pas notre Europe. Tolérer davantage les abus commis par l’UE et ses membres conduirait inévitablement à l'échec et à la destruction de l'idée même d'Europe. Nous sommes des Européens et des Européennes convaincu-e-s. Nous voulons une Europe humaine, humanitaire et ouverte qui assume aussi sa part de responsabilité historique envers le monde. Les coupables de violence, de torture, de réduction en esclavage, de noyade, d'abus sexuels et de meurtre ne doivent pas rester impunis.
Et si la politique se révèle défaillante, c'est à la société civile d'intervenir.
Front-Lex demande une autre politique migratoire de la part de l'UE. En collaboration avec les personnes ayant subi ces crimes, nous organiserons un tribunal de la société civile à Bruxelles en 2022. Nous ferons en sorte que les voix des victimes soient entendues. Nous fournirons également une plateforme pour la réhabilitation des volontaires qui ont été injustement criminalisé-e-s et condamné-e-s à des sanctions disproportionnées.